Collection de fèves de l’Epiphanie

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Historique II. La fève jeton de vote

L’élection d’un roi éphémère, au solstice d’hiver, à l’origine de la phase ascendante qui voit le renouveau de la vie et de la nature est, selon les historiens, une réapparition des Saturnales ; ces réjouissances populaires étaient célébrées à Rome en l’honneur du dieu Janus. Lors des banquets demeurés fameux, un jeu désignait le roi du festin qui pouvait être un esclave. Maîtres et esclaves échangeaient leurs rôles respectifs ainsi que leurs vêtements. Le "monarque" donnait des ordres fantaisistes et se faisait servir par les maîtres. Dans les garnisons, un roi choisi par les soldats parmi les condamnés à mort est déguisé et prend part aux débauches collectives avant d’être décapité. C’est la "liberté de décembre" ; pendant 7 jours toutes les licences sont permises. On s’offre des cadeaux de prix parmi les gens aisés. Les chandelle de cire, symbole de lumière retrouvée, sont le plus courant. Ces temps de grand désordre, oè les gens sérieux fuyaient à la campagne, manifestait en fait une volonté de revivre l’âge d’or de l’abondance, de la justice, où tous les hommes étaient égaux sous le règne du dieu Saturne, venu enseigner l’art de l’agriculture. Vers la fin du IVème sièècle, les Saturnales sont interdites. Seule la fête du Nouvel An est autorisée dans le monde chrétien. L’Eglise doit à présent s’imposer ; elle instaure des fêtes pour remplacer les célébrations pa ?ïennes. Elle célèbre la naissance de Jésus-Christ le 25 décembre, date à laquelle on fêtait la renaissance du soleil, après le solstice d’hiver. Jusque là, il n’y avait pas de date fixe et l’èpiphanie (du Grec EPI = sur et PHANiA = révélation) se confondait avec elle. Le 6 janvier, date à laquelle les ègyptiens commémoraient la résurrection d’Osiris, l’Eglise place l’adoration des mages où, selon l’évangile de Saint Matthieu, les mages viennent d’Orient adorer l’enfant Jésus et lui offrir en présent l’or, l’encens et la myrrhe ; symbolisant respectivement des biens matériels, des prières et le sacrifice. L’épiphanie est reportée au dimanche situé entre le 2 et le 8 janvier. La fève, symbole de vie, possédant déjà par ailleur une fonction électorale, remplace dans les milieux modestes la pièce de monnaie. Robert, Evêque d’Amiens, dans une charte datée de 1311, nous décrit le gâteau comme une "pratique constante", composé d’une pâte "feuillée", de beurre et d’oeufs frais. C’est durant le XVème sièècle que se répand la coutume du gâteau traditionnel.