Collection de fèves de l’Epiphanie

Accueil > Historique > III. La fève et l’Epiphanie

Historique III. La fève et l’Epiphanie

Sous la Convention, la fête des rois faillit être interdite. Elle porte le nom de fête des sans-culotte, et le gâteau fut rebaptisé "gâteau de l’Egalité". Le Maire de Paris, dans un arrèté du 4 nivôses an III (décembre 1793) interdit aux pâtissier de fabriquer ce gâteau. Malgré les pires vicissitudes, la fabrique du gâteau des rois continua. Et ce, jusqu’à aujourd’hui.

Voyons comment encore au début du XXème siècle, on "tirait les Rois" : Le père de famille découpe la galette en autant de part que de convives sans oublier la part à Dieu ou de la Vierge destinée à un mendiant (aussi appelée part du pauvre). Tout le monde doit en manger. Elle protège, en particulier les enfants, des envoyées d’Hérode qui errent toute la nuit précédent la fête. Un enfant, le plus jeune, caché sous la table, désigne la part de chacun. "Pour qui ?" demande le père, et l’enfant attribue les parts. La fève est tirée au cri de "Vive le Roi", et chaque fois que celui-ci porte sa coupe à ses lèvres, on s’écrit "le Roi boit !" en souvenir du premier mage qui, apercevant l’enfant Jésus au sein de sa mère, se serait exclamé "le Roi boit !". Le roi choisit sa reine en jetant la fève dans le verre de l’heureuse élue. Dans certaines familles, on dissimulait un haricot et une fève objet dans le gâteau : l’un désignait la reine te l’autre le roi. Le roi doit un cadeau à sa reine : il offre à boire et un autre gâteau la semaine suivante. Privilège coûteux qui aurait incité certains à avaler le légume. C’est ainsi qu’à la fin du XIXème siècle, avec l’industrialisation, la mode du bibelot et de la poupée, apparaît la fève en porcelaine, moins digeste. Quoique la France ait connu plusieurs régimes républicains, cette fête, qui dans la pensée des masses n’a plus guère de signification politique, demeure aussi populaire et aussi générale que par le passé.